Joséphine Bacon — Tu n'es pas un mythe, tu es la suite du monde

TU N’ES PAS UN MYTHE, TU ES LA SUITE DU MONDE

J’ai rencontré Joséphine Bacon par une curieuse journée de janvier. Il pleuvait. Montréal était inondée, glacée par endroits. Nous faisions face au pire de ce que les hivers québécois ont à offrir, entre sloche mouillante et verglas aux babines reluisantes. Chez son éditeur Mémoire d’encrier, rue Bélanger, on s’excuse chaleureusement de me faire patienter. Le fondateur de la Maison, Rodney Saint-Éloi, est allé chercher Joséphine chez elle pour lui éviter d’affronter la guerre au-dehors. Un poète lumineux qui va en chercher une autre ? Je souris d’être là à les attendre.

Notre rencontre débute par un diner presque familial. Trois jeunes littéraires de la Maison étalent des plats indiens sur une table de conférence en bois noueux. Les employées papillonnent, s’esclaffent, évitent de servir un met qui gouterait la coriandre à Joséphine et s’assurent que Rodney ne manque de rien. Joséphine ou « Bibitte », de son surnom d’enfance francophone, ponctue les échanges de notre petit groupe éclectique de son rire bon enfant. Il me semble que les soixante-dix ans passés de la poète vivifient l’atmosphère... Sous le regard complice des murs de livres qui nous observent, Rodney Saint-Éloi est ici chez lui, lançant quelques questions, écoutant, surtout. Il m’a tout naturellement octroyé le surnom de mon petit village d’origine : Jacinthe de Saint-Pierre. À l’évidence, les mots comme les amis sont ici les bienvenus.

 

LA LANGUE INNUE — DU PAS FEUTRÉ DU CHASSEUR…

Rencontrer Joséphine, c’est d’abord rencontrer un amour profond pour les mots et la langue innue, qu’elle enseigne aux jeunes autochtones avec passion. Aime-t-on plus violemment une langue maternelle parce qu’on nous l’a refusée pendant de longues années d’enfance et d’adolescence ? Elle ne me le dira pas. Je constate seulement qu’elle en savoure aujourd’hui toute la musicalité et la profondeur : C’est une langue qui chante, me confie-t-elle, quand j’écris un poème, j’entends les vieux qui me racontent des histoires. C’est la langue du Nutshimit, du territoire loin dans les terres. Chaque mot est comme une image… Et quel serait votre mot favori ? Elle rit. Ses yeux bleus s’agrandissent. Elle trouve ma question un peu bizarre. Je persiste. Mon mot favori… Eh bien, ce serait nimitinikashauen. Il y a toute une histoire rien que dans ce mot-là. C’est quand un chasseur ne trouve plus les caribous, et qu’il fait un rituel pour les retrouver… Sur le coin de la table, Joséphine la professeure me griffonne quelques mots, me décline leur conjugaison en ni-mitinikashau-en et mitinikashau-eu. Elle me résume le rituel enfoui dans ce précieux mot-histoire : le chasseur doit déposer un os d’omoplate de caribou sur le feu, le retirer après un moment et en interpréter les dessins. L’esprit du caribou Papakassiku lui indiquera de cette façon la direction à suivre pour une chasse féconde. Nimitinikashauen. Soudain, ses yeux sont loin. Elle est ailleurs. Quelque part où l’horizon murmure à perte de vie.

 

Ta vie déviée                                         Itshepanu tshitinniun

Les rivières s’éloignent                         Unatina shipua

De leur embouchure                             Anite ka ut shatshituat

Tu retournes sur une terre                    Kau tshinatuapaten assi

Qui te respecte                                     Ka shatshitain

Tu revêts tes rêves                               Kau tshipuaten

Les quatre directions                            Nutina

Tes sœurs                                             Tshishiku tshitatamishkak assinu

L’horizon te fait don                               Anite eka nita tshe punassiut

D’une terre

Sans fin du monde

— UN THÉ DANS LA TOUNDRA / NIPISHAPUI NETE MUSHUAT, p. 22-23.

 

C’est d’abord en innu que Joséphine écrit sa poésie. Le miracle est qu’elle la traduise ensuite dans un français d’une grande fraicheur. Découvrir ses écrits, c’est s’ouvrir à une vie de mots, qu’ils soient absents ou poignants.

 

Je me suis faite belle                          Niminunakuitishun

pour qu’on remarque                          nuash nishkana tshetshi uapatakaniti

la moelle de mes os,                           tshetshi pishkapatakaniti

survivante d’un récit                            nin eka nita

qu’on ne raconte pas.                         tshe tipatshimikauian.

— BÂTONS À MESSAGE / TSHISSINUATSHITAKANA, p. 82-83.

 

Il y a quelque chose de fascinant dans l’utilisation de cette langue ancestrale, dans le partage de cette tradition orale millénaire. La langue innue résonne de l’écho des grands espaces, du pas feutré du chasseur qui l’a foulée bien avant nous. Dans le cadre d’une entrevue avec Joséphine pour la série « Rencontres publiques », l’auteur et professeur de littérature Thierry Bissonnette mentionne que la langue innue rappelle l’écho de la marche en forêt. Jean-François Létourneau, auteur de l'essai LE TERRITOIRE DANS LES VEINES, dira quant à lui que les langues autochtones sont inscrites dans le territoire même, qu’elles en sont nées.  Pour toute personne chérissant l’immensité de notre territoire de géant, écouter la poésie de Joséphine dans sa langue maternelle est une expérience profondément émouvante, intemporelle. Est-ce que je pourrais assister à vos cours d’innu, Joséphine ? Cette fois, elle rit franchement. Assister à mes cours ? Y’a que des Indiens dans mes cours ! Pourquoi tu voudrais assister à mes cours ? Je ne réponds rien de bien intéressant, je suis plus loquace sur papier. Mais il me semble que d’apprendre l’innu, ce serait un peu comme dialoguer avec l’insaisissable territoire qui m’a vue naitre.

 

« Les arbres ont parlé avant les hommes. […] Mon peuple est rare, mon peuple est précieux comme un poème sans écriture. »

— BÂTONS À MESSAGE / TSHISSINUATSHITAKANA, p. 7.

 

QUELQUE PART ENTRE NORDICITÉ, IMMENSITÉ ET MIRAGE

Sa poésie en français est simple et belle. Profondément ancrée dans son amour du territoire, elle respire l’immensité. J’aime dire que ses poèmes ont une douceur de première neige —comme son sourire, d’ailleurs. Dans son univers poétique, tout particulièrement dans les recueils BÂTONS À MESSAGE / TSHISSINUATSHITAKANA et UN THÉ DANS LA TOUNDRA / NIPISHAPUI NETE MUSHUAT, la pureté nordique prend vie. L’horizon devient une présence réconfortante et la toundra un chez-soi infini qui chuchote « Te voilà » ! La forêt berce, la rivière guide et trompe parfois, les aurores boréales dansent au rythme du tambour… là où « le silence est vrai ».

 

Tu parles d’étoiles                              Utshekatakuat tshuauinauat

Je te parle de rivières                         Shipua tshuauitamatin

Tu parles d’astres                               Ka ishi-takuak tshishikut tshuauiten

Je te parle de lacs                              Shakaikana tshuauitamatin

Tu parles de l’infini                              Eshpitashkamikat tshuauiten

Je te parle de la toundra                     Mushuau-assi tshuauitamatin

Tu parles d’anges                               Anisheniuat tshuauinauat

Je te parle d’aurores boréales            Uashtuashkuan tshuauitamatin

Tu parles des cieux                             Uashku tshuauiten

Je te parle de la terre                          Nutshimiu tshuauitamatin

— UIESH / QUELQUES PART, p. 74-75.

 

Elle mentionne dans le prologue de son recueil UIESH / QUELQUE PART : Je n’ai pas marché Nutshimit, la terre. Ils me l’ont racontée. J’ai écouté mes origines.

En effet, c’est seulement une fois adulte et Montréalaise que Joséphine collabore avec l’anthropologue Sylvie Vincent pour recueillir les récits des Anciens de sa communauté. L’ardent désir de préserver d’un oubli certain ce legs de ses origines transcende ses écrits. Ses propos tremblent de voir disparaitre ces souvenirs d’une blancheur éternelle qui se dissipent pourtant, ils effleurent de leurs doigts usés la fragilité du trésor retrouvé qui se fait mirage.

 

L’identité sommeille                                       Apu nanitam nishtuapamitishuian

Un désir d’espaces                                        Nipa minueniten taian e mishitueiat

Se bat dans la mémoire                                 Apu tshekuan ui uni-tshissitutaman

La réponse se dessine                                   Mishau tipatshimun nuapishtikuaneunit

Sur mes cheveux gris                                     Nititshia nuitamakun anite uet utik

Mes mains parlent de vent                             Tshinatutun, tshipetun

Tu m’écoutes pour entendre ma voix             Anite ka kunassinen

Une terre nue t’invite                                      Apu apatenitamin kashkuanashkut

La blancheur saison calque ton corps            Tshiminueniten

Nul nuage ne perturbe ta joie                         Utshekatakuat tshitshissinuatshituakuat

Les innombrables lumières là-haut                Tshin an ka petamin

N’aveuglent plus tes yeux                              Tshiashi-tipatshimuna

Qu’importent leurs couleurs

Tu es l’Esprit des récits anciens

— UN THÉ DANS LA TOUNDRA / NIPISHAPUI NETE MUSHUAT, p. 28-29.

 

DU POING LEVÉ DE LA COLÈRE, AUSSI

Peut-on être poète autochtone et ne pas être en colère ? Oui ! dira-t-elle lors d’une entrevue : On n’est pas obligé d’être toujours en colère pour arriver à être écouté et à être entendu. Certains affirment que la poésie de Joséphine Bacon n’est pas militante, contrairement à celle d’autres poètes autochtones plus engagés comme Natasha Kanapé Fontaine. Ils font fausse route. La colère de Joséphine s’infiltre en nous comme une eau vive. Elle gronde au cœur de ses poèmes, recouverte du manteau caressant de la sagesse. Les thèmes profondément troublants des pensionnats autochtones et de l’exil culturel, des disparitions inexpliquées d’innombrables femmes autochtones et du saccage du territoire y sont abordés avec la candeur violente de son langage nu. Y a-t-il plus grande force que celle de la rivière en apparence paisible qui charrie images, émotions vives et souvenirs ?

 

Silence.                                            Eka tshituku.

 

Je suis adoptée.                               Nikanuenimikaun.

Je suis maltraitée.                            Ninekatshikaun.

Je suis orpheline.                             Tshiussan nin.

— BÂTONS À MESSAGE / TSHISSINUATSHITAKANA, p. 54-55.

 

Ses poèmes émeuvent, d’une simplicité et d’une sonorité qui transcendent les territoires et l’incompréhension — la sienne, et la nôtre, lecteurs.

 

On m’arrache à ton silence                Nutinikun apu tshituin

 

Tu ne racontes plus                           Tshipun ka tipatshimushtuin eshi-assiut

Les couleurs de l’air                           Anutshish apu tshissenitaman eshi-utik

Je ne reconnais plus

Mes sœurs les vents                          Nitshishkutamakun aiamieun

                                                           Apu tshissenitaman anite nipa ituten

On m’apprend un Dieu                       Ushtishkut napauian

J’ai perdu l’horizon                              Ashtamitat

Face à moi

Le Mur

— UN THÉ DANS LA TOUNDRA / NIPISHAPUI NETE MUSHUAT, p. 20-21.

 

SA POÉSIE — DES MOTS SEMÉS AU HASARD DES RENCONTRES

Joséphine me dira que sa poésie est un accident de parcours — des propos qui ne sont pas sans rappeler ceux d’un éminent poète québécois. Elle me partagera quelques anecdotes savoureuses comme sa première rencontre avec Miron l’éditeur, au Carré Saint-Louis, alors qu’elle ignorait encore qu’il fût poète. Le parcours de Joséphine est tissé de rencontres déterminantes. Il y a eu Sylvie Vincent, bien sûr. Mais je songe aussi à sa collaboration avec Gilles Carle, qui a mené à l’interprétation de deux de ses poèmes par Chloé Sainte-Marie sur l’album « Nitshisseniten E Tshissenitamin – Je sais que tu sais ».

C’est Laure Morali – auteure bretonne à l’esprit nomade – qui lui demande pour la première fois de prendre la plume en 2008. Elle propose à Joséphine d’être jumelée au poète québécois José Acquelin. Leurs échanges épistolaires seront présentés dans le recueil AIMITITAU! PARLONS-NOUS! Ensemble, ils chuchotent magnifiquement dans cette incontournable anthologie aux côtés de la correspondance d’une trentaine d’autres écrivains québécois et autochtones.

C’est également Laure Morali qui a introduit Joséphine à Rodney Saint-Éloi chez Mémoire d’encrier en 2008, où elle publiera par la suite tous ses recueils. Laure s’est avérée être une collaboratrice tenace, allant jusqu’à conserver pour Joséphine les poèmes griffonnés ici et là afin de constituer le recueil BÂTONS À MESSAGE / TSHISSINUATSHITAKANA. On retrouve les grands collaborateurs de Joséphine dans l’esprit de son œuvre, parfois nommés, parfois discrètement cousus au fil des mots. On rencontre par exemple « la fille du baobab » au détour d’un poème dans UIESH / QUELQUE PART et on boit « le thé safran de la toundra » dans l’envoutant recueil de poésie de Rodney Saint-Éloi JE SUIS LA FILLE DU BAOBAB BRÛLÉ…

Les textes de Joséphine ne sont pas seulement influencés par ces riches rencontres ; s’y côtoie également un mélange d’urbanité et de nordicité, et ce, particulièrement dans son plus récent recueil UIESH / QUELQUE PART. La ville a toujours été bonne pour moi, me dit-elle en parlant de Montréal qu’elle a piétonnée toute sa vie d’adulte. Elle m’a permis de faire toutes ces belles rencontres. Elle m’a permis, avec mon travail, de retourner auprès des Anciens pour entendre leurs histoires… Elle m’a menée à mes origines ; c’est pas rien !

Si elle nous partage dans UIESH / QUELQUE PART ses errances montréalaises — le parc Molson étant son oasis de prédilection — son cœur n’en demeure pas moins tourné vers le nord.

 

Grand-mère outarde                           Nishk tshin nukum

Tu me regardes                                  Tshitshitapamin

Je te regarde                                      Tshitshitapamatin

Tu es perdue                                       Tshunishin

Pareille à moi                                      Miam nin

Quand je suis dans la ville                  Utenat e taiani

Je n’entends plus la rivière                 Apu petaman shipu e pimikut

— UIESH / QUELQUE PART, p. 110-111.

 

Au détour d’une question, je constate que sa poésie est plurielle d’une autre façon. Alors que je mets en lumière un poème particulièrement touchant qui me semble faire référence à sa mère, Joséphine me précise avoir souvent plus d’un souvenir en tête lorsqu’elle écrit. Les personnes, lieux et temporalités tournoient ensemble dans la lumière douce de ses poèmes.

 

JOSÉPHINE BACON… UNE ARME DE CITOYENNETÉ MASSIVE

Quelle place occupe Joséphine Bacon sur la scène poétique ? Son œuvre, relativement jeune, a été grandement prisée au cours des dernières années. On ne compte plus ses apparitions dans les salons du livre, entrevues et émissions littéraires. Elle a reçu en 2016 un Doctorat honoris causa de l’Université Laval en anthropologie, le prix Ostana en 2017 et le lauréat du Mérite du français dans la culture en 2018. Elle s’illustre également sur la scène internationale lors de nombreux festivals littéraires au Canada, en France, au Mexique…

Il serait prétentieux de ma part de commenter son apport à la poésie. Je citerai donc Rodney Saint-Éloi, qui nous l’a fait découvrir avec ce profond amour de l’humain derrière l’œuvre qui transcende les publications chez Mémoire d’encrier : Joséphine, c’est une parole qui rejoint l’histoire. C’est une arme de citoyenneté massive. (…) La poésie est l’expression radicale de la liberté. Si un peuple fait de la poésie, ce peuple existe. J’opine. J’ai entendu pour la première fois la langue innue lors d’un spectacle de Chloé Sainte-Marie, ignorant qu’il s’agissait des mots de Joséphine. Je me rappelle nettement ce déclic dans mon esprit : quelle musicalité poignante ! Quelle émouvante sonorité ! Pourquoi n’avais-je jamais entendu de langues autochtones auparavant ? C’est seulement quelques années plus tard, lorsque j’ai rencontré les poèmes de Joséphine, que j’effleure enfin une histoire immensément plus riche et plus profonde que tout ce qu’on ne m’aura jamais enseigné. L’eau vive s’est frayée un chemin jusqu’à moi.  

 

tu es le frère aîné

tu es grand-père

je t’ai écrit, je m’écris

tu me donnes une histoire

mon histoire

un sens du monde dans une forêt vive

tu es dans ma mémoire

ma richesse tu me l’offres

tu n’es pas un mythe

tu es la suite du monde

tu l’éternises

— NOUS SOMMES TOUS DES SAUVAGES, p. 51.

 

CES YEUX D’ÉTERNITÉ

Dehors, il pleut toujours. J’étais venue avec l’idée un rien présomptueuse de mieux cerner la recherche identitaire de Joséphine Bacon : Innue, Montréalaise, conteuse, grand-mère et orpheline, femme nomade campée sur les ailes lumineuses du temps qui lui fait la grimace. Puis juste avant mon départ, un poète aux yeux d’éternité me demande : Mais toi, que fais-tu ici, Jacinthe de Saint-Pierre ? Tu viens de Québec, rencontrer une poète innue et un écrivain haïtien… Comme toujours, Rodney cherche à entrevoir la personne derrière le voile de l’agitation besogneuse.

Toi, que cherches-tu ?

 

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Bibliographie de l'auteure

UIESH / QUELQUE PART, Montréal, Éditions Mémoire d’encrier, poésie, 2018, 125p.

Sous la direction de Isabelle DUVAL et Ouanessa YOUNSI, FEMMES RAPAILLÉES, Montréal, Éditions Mémoire d’encrier, 2016, 240p.

UN THÉ DANS LA TOUNDRA / NIPISHAPUI NETE, Montréal, Éditions Mémoire d’encrier, poésie, 2013, 100p.

Avec Josée ACQUELIN, NOUS SOMMES TOUS DES SAUVAGES, Montréal, Éditions Mémoire d’encrier, collection chronique, 2011, 70p.

BÂTONS À MESSAGE / TSHISSINUATSHITAKANA, Montréal, Éditions Mémoire d’encrier, poésie, 2009, 143p.

Sous la direction de Laure MORALI, AIMITITAUX ! PARLONS-NOUS !, Montréal, Éditions Mémoire d’encrier, 2008, 326p.

 

Autres auteurs cités 

Jean-François LÉTOURNEAU, LE TERRITOIRE DANS LES VEINES, Éditions Mémoire d’encrier, essai, 2017, 202p.

Rodney SAINT-ÉLOI, JE SUIS LA FILLE DU BAOBAB BRÛLÉ, Montréal, Éditions Mémoire d’encrier, 2015, 91p.

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